Commerce international Les droits de douane américains plongent l’industrie européenne du machinisme agricole dans le doute
Pour les industriels du machinisme agricole européen, L’annonce faite par son Département du Commerce d’étendre à 50 % les taxes sur droits de douane sur l’acier et l’aluminium récemment publiés fait planer le doute sur la fiabilité des États-Unis en tant que partenaire commercial.
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Le premier accord conclu en juillet entre la Commission Européenne et les États-Unis portant à 15 % les droits de douane réciproques sur un certain nombre de produits avaient pu être accueillis avec une certaine philosophie, voire résignation, par les industriels européens. Toutefois, la publication le 18 août par le Département du Commerce américain de la section 232 de ses nouveaux tarifs douaniers portant à 50 % la taxe sur le métal contenu les ont jetés dans une grave incertitude. Dans une lettre ouverte à Ursula van der Leyen, la présidente de la Commission européenne, Bertram Kawlath, le président du VDMA, l’association allemande des fabricants de machines explique : « Les dommages ainsi que la perspective d’en voir encore davantage dans les mois à venir, envoient des secteurs clés du machinisme au bord du précipice d’une crise existentielle. Alors que les droits de douane discutés en mars et portant sur les dérivés de l’acier et de l’aluminium avaient principalement touché les activités de pièces de rechange des fabricants de machines, cette nouvelle série touche des secteurs d’activité clés, notamment des composants industriels critiques et des machines finies. Environ 150 nouveaux codes de produits répertoriés dans le chapitre 84 ont été ajoutés à la liste des dérivés de l’acier, parmi lesquels les moteurs, les pompes, les machines de moulage par injection, les matériels de manutention, les robots industriels, les équipements agricoles et de construction ainsi que les roulements. » L’organisation professionnelle allemande estime, à présent, qu’environ 30 % des importations américaines de machines seront concernées par cette mesure. En plus des hausses de tarifs, les industriels européens s’inquiètent de l’immense charge de travail bureaucratique. « Ces droits de douane exigent des déclarations du pays de production de l’acier et de l’aluminium ainsi que des justificatifs du prix payé pour le contenu métallique ». Sachant que certaines machines comportent des centaines de pièces contenant du métal et qu’elles sont le plus souvent approvisionnées auprès d’un réseau complexe de fournisseurs, l’exercice apparaît quasiment impossible à accomplir pour une entreprise de taille moyenne. En outre les tarifs sont déterminés au terme d’un calcul complexe portant sur des teneurs en acier et ses origines. Alors que la déclaration conjointe publiée le 27 juillet par l’Union européenne et les États-Unis au terme de la rencontre entre Ursula van de Leyen et Donald Trump faisait état : « d’un engagement des deux parties à œuvrer au rétablissement de la stabilité et de la prévisibilité des échanges et des investissements entre l’UE et les États-Unis », les récentes publications de tarifs douaniers américains font voler en éclat toute notion de visibilité. Les incertitudes risquent bien de perdurer. « Le département du Commerce des États-Unis s’apprête à continuer à élargir les listes de l’article 232 tous les quatre mois par le biais d’un processus d’inclusion publique. D’autres droits de douane sectoriels tels que le cuivre, les pièces automobiles, les minéraux critiques et leurs dérivés, les camions et les pièces de camions, le polysilicium et ses dérivés, les drones, les éoliennes et les composants sont également soumis à ces processus », s’inquiète Bertram Kawlath.
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